Codex reconstitués

Codex reconstitués, anciennement conservés dans la mosquée ʿAmr-ibn-al-ʿĀṣ à al-Fusṭāṭ (Le Vieux Caire)

La mosquée de ‘Amr ibn al-‘Āṣ

En 21 de l’Hégire (641-642 ap. J.-C.), ‘Amr ibn al-‘As, l’un des compagnons de Mahomet et grand conquérant de l’Egypte, fit construire une grande mosquée congrégationnelle  à Fustat. Peu de traces nous sont parvenues du monument primitif tant elle connut de remaniements. Dépourvue de cour intérieure à l’origine, la mosquée connaît trois phases d’agrandissement successives à l’époque umayyade, puis de nombreuses phases de travaux, certaines concernant l’ensemble de l’édifice. Une dernière restauration de grande ampleur a eu lieu en 2002. 

La découverte de la bibliotheca coranica de la mosquée de‘Amr

Jean-Joseph MARCEL (L’Egypte depuis la conquête des Arabes jusqu'à la domination française) rapporte que la restauration entreprise par Murad Bey couvrait une chasse au trésor. La communauté juive lui avait révélé l’existence d’un souterrain dans lequel ‘Amr ibn al-‘Āṣ avait déposé un coffre en fer. Les ouvriers mandatés par Murad Bey découvrirent en effet le coffre. On l’ouvrit. A l’intérieur, « on trouva pour tout trésor le coffre rempli de feuilles de parchemin, sur lesquelles étaient tracés de magnifiques caractères coufiques de l’époque de ‘Amr ibn al-‘Āṣ ». Déçu par cette découverte, l’on jeta les feuilles de parchemin en tas au fond du souterrain… C’est à cet endroit que Jean-Joseph Marcel découvrit les fragments coraniques et les acheta pour son « petit musée oriental ».

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Codex reconstitués, anciennement conservés dans la mosquée ʿAmr-ibn-al-ʿĀṣ à al-Fusṭāṭ (Le Vieux Caire)


Codex
BNF Arabe 326 a

PALEOCORAN vise à combler les lacunes entre, un, l’histoire générale du Coran telle que nous la connaissons à travers les sources arabes et les recherches paléographiques récentes sur les manuscrits et, deux, la réception réelle du texte sous ses différents aspects tels qu’il est possible de les identifier au sein de la « Bibliothèque coranique » de la mosquée de ‘Amr à Fustat (ou Vieux Caire) sur une période qui s’étend du VIIe au Xe siècle, approximativement depuis la conquête arabe jusqu’à l’arrivée des Fatimides. Jusqu’à présent, une histoire précise du texte dans un contexte géographique spécifique fait défaut. L’état fragmentaire des anciens manuscrits du Coran, dispersés entre différentes collections, a empêché toute tentativepour examiner à fond un ensemble de copies provenant du même endroit. PALEOCORAN reposerait sur la reconstruction des manuscrits de Fustat à l’état de fragments dispersés dans le monde entier – principalement à Gotha, Paris et Saint-Pétersbourg (environ 11.000 feuillets des époques omeyyade et abbaside, dont 8.500 d’accès facile). Une reconstruction virtuelle sera proposée par PALEOCORAN sous le titre « Bibliotheca Coranica de Fustat (Vieux Caire) en ligne ». Des sources historiques en arabe ou en turc ottoman, des récits de voyage, des documents d’archives seront également présentées sur le site. La période couverte par PALEOCORAN correspond à des moments décisifs pour l’histoire du texte coranique: standardisation des diacritiques, stabilisation de l’orthographe arabe, introduction de signes pour les voyelles brèves, développement des « variantes de lecture » (qirâ’ât) et, finalement, réforme d’Ibn Mujâhid (m. en 936), celle des « Sept lectures », qui acheva le processus de canonisation du Coran. PALEOCORAN veut analyser la collection de Fustat et évaluer l’effet de ces changements. Il sera ainsi possible d’établir la diffusion locale des lectures et la réception de la version canonique. Les différents changements intervenus durant cette période dans la présentation matérielle du Coran (calligraphie, enluminure, reliure …) font également l’objet de recherches. Une approche multidisciplinaire prévaut, combinant philologie, paléographie, codicologie, histoire de l’art et analyses physico-chimiques (encres ou C 14). Ces dernières pourraient aider à déterminer l’origine des différentes copies de la « Bibliothèque coranique ». Des études comparatives avec des cultures livresques voisines (copte, grec, hébreu ou syriaque) visent à établir les influences réciproques au cours de cette période. PALEOCORAN contribue à une meilleure compréhension de l’histoire du Coran reposant sur le matériel provenant de la bibliothèque coranique de Fustat, sur l’art du livre omeyyade et abbasside de même que sur l’histoire culturelle de Fustat. PALEOCORAN repose sur les résultats du projet franco-allemand CORANICA (2011-2014) qui portait sur les plus anciennes copies du Coran (style hijâzî, jusque vers 750), la translittération de leur texte et leur édition. PALEOCORAN se propose de reconstituer virtuellement la collection de Fustat, de faire un catalogue unifié de ses environ 360 manuscrits fragmentaires et de réunir une documentation sur leur parcours. Le développement de l’écriture arabe (paléographie, forme des lettres, signes diacritiques et vocaliques) et le processus de canonisation du Coran sont étudiés sur la base de cette collection.

BNF Arabe 324 c

Des fragments de codex coraniques que l'on peut tous faire remonter à la mosquée ʿAmr-ibn-al-ʿĀṣ à al-Fusṭāṭ (Vieux-Caire) sont aujourd'hui conservés dans diverses collections à travers le monde. Le projet de recherche Paleocoran rassemble en ligne ces fragments et propose une reconstruction virtuelle des codex. On trouve ci-dessous une liste des Codex Amrenses ( soit les codex provenant de ladite mosquée). Chaque entrée indique de plus les collection d'où proviennent les fragments qui ont servi à reconstruire ces codex, ainsi que la cote de chaque fragment et la partie du texte coranique qu'il contient.

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